L’association Maminou, à Nîmes, c’est avant tout une histoire de famille. Qui commence en 2005, grâce à Mireille, la grande sœur de Françoise Clarin. « Mireille avait rencontré, cette année-là, les religieuses hospitalières de Dapaong, au Togo et notamment Marie Stella, raconte cette dernière. Celle-ci avait un besoin urgent de construire une maison pour loger des enfants que leur famille élargie rejetait à cause du sida, qui avait causé la mort de leurs parents. »
Mireille réunit alors ses trois sœurs et leur raconte combien elle a été bouleversée par la détresse des familles de cette région très pauvre des Savanes. Des adolescents prenaient en charge leurs petits frères, des mamans malades ne pouvaient plus soutenir leurs enfants… « Elle nous a demandé si on était d’accord pour faire quelque chose et fonder une association. Évidemment, nous l’avons suivie et soutenu ! » précise Françoise qui se rappelle : « Depuis, je suis allée treize fois au Togo, mais je n’oublierai jamais combien, à mon retour du premier voyage, je me sentais mal à l’aise face à notre surconsommation occidentale. » Elle assume aujourd’hui la présidence de l’association, ayant pris le relai de Mireille puis de son beau-frère, Jacky.
Car autour de Mireille, Françoise, Solange et Martine, leurs époux et leurs proches, a été créée dans le Gard, en France, l’association Maminou, qui compte aujourd’hui environ 100 adhérents dont une soixantaine de parrains d’enfants qui les suivent jusqu’au bout des études de leur filleul, payant le matériel d’installation des futurs charpentiers, professeurs ou ingénieurs… « Nous réunissons en outre une cinquantaine de donateurs occasionnels », ajoute la présidente.
Leur premier financement avait donc permis d’acheter la parcelle qui a servi à construire la maison Saint-Augustin, premier lieu d’accueil, pour une trentaine d’orphelins pris en charge par Vivre dans l’Espérance (VIE) fondée par sœur Marie Stella en 1998. Puis, Maminou a contribué à la création de l’atelier de couture pour les jeunes filles apprenties, à l’alimentation du fonds de la bibliothèque… « Depuis 2019, explique Françoise, nous participons aussi, avec une autre association, L’acacia et le néré, au projet de développement de la pisciculture sur le domaine agricole que possède désormais VIE. C’est une façon de les aider à assurer leur autonomie alimentaire. L’an dernier, les enfants ont pu manger 2,5 tonnes de poisson et autant a été vendu pour payer d’autres projets. » Sylvestre, le responsable de la pisciculture nourrit ses alevins à partir des déchets des cultures. « Je trouve cela génial cette habileté à tout utiliser, c’est très biologique et écologique ! », s’enthousiasme-t-elle encore.
Ancienne directrice d’établissement, Françoise est aussi très sensible à l’investissement scolaire et parascolaire : « Dès le départ, Marie Stella m’a proposé de m’occuper des adolescents pendant l’été. J’ai alors conçu avec eux un atelier théâtre, je leur ai écrit des scènes, fait répéter des rôles… Puis, comme je chante moi-même dans une chorale, j’ai aidé à la mise en place de Soli’chœur et à l’organisation de sa tournée en France à l’automne 2018. »
Françoise a tout de suite accueilli avec enthousiasme la création d’Enfants de l’Espoir qui regroupe l’ensemble des associations françaises œuvrant pour soutenir le soin aux enfants et aux malades de la Région des Savanes.
L’association, empêchée en 2020-21 de proposer beaucoup d’activités, a néanmoins réussi à organiser une exposition de peinture dont les bénéfices ont servi à développer la pisciculture. Elle projette pour l’été des « soirées contes » en Lozère et, en septembre 2021, un repas partagé au profit de l’association sur un… élevage de poissons, dans les environs de Nîmes. Culture et convivialité demeurent les mots d’ordre qui guident l’action de Maminou.
18, rue de la Cateuse
80480 Pont-de-Metz
06 58 74 37 96
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