Au Togo, avec Maminou (2/2)

20 avril 2022
Françoise Clarin
La ferme de Vivre dans l'Espérance contribue de façon significative à l'écosystème de l'association (photo F. Clarin).

Fin février - début mars, deux membres de l'association Maminou ont pu se rendre au Togo pour un court séjour auprès de Vivre dans l'Espérance. Deuxième partie du récit de Françoise, sa présidente. Cette fois-ci à la pisciculture, à la ferme et dans les visites à domicile.

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Grâce à l'écloserie, la production de poisson a augmenté

La pisciculture a toujours le même nombre de bassins, mais, comme prévu, l’extension de l’écloserie a pu se faire dans un nouveau bâtiment. C’est la « maternité » des poissons pourrait-on dire ! Il y a là, dans ce local, à présent, deux bacs pour les géniteurs, deux bacs d’écloserie pour les nouveau-nés - les alevins -, avec deux bacs ensuite où ils grossissent (leur « pédiatrie » !). Ils iront ensuite remplir les bassins de la pisciculture. La quantité d’alevins a doublé grâce à l’écloserie. La production de poissons a augmenté.

Le principe marche très bien. Une granuleuse permet de sortir sur place l’alimentation des poissons, composée de farine de maïs, de soja, de poissons, de manioc, etc. Cependant il reste un problème à résoudre : le renouvellement de géniteurs. En effet, ils ont plus de 6 ans et la reproduction est en baisse ! Bien entendu, des alevins peuvent un jour, à leur tour, devenir des géniteurs, mais il y a besoin de géniteurs performants, qui ne sont pas locaux mais importés. Il faut donc en acheter. Le coût évalué est de 3 000 € à 3 500 €. Le prix comprend l’achat et le transport en véhicule climatisé depuis Lomé.

Aujourd’hui la pisciculture produit environ huit tonnes de poissons, et, avec un renouvellement des géniteurs, on pourrait atteindre 14 ou 15 tonnes. Il faut donc rechercher encore un financement pour l’achat de géniteurs. Sylvestre, le responsable de ces lieux, a vivement remercié l’association Maminou pour l’aide précieuse apportée en 2021 à l’extension de la pisciculture.

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Récoltes et élevage demeurent les deux piliers de la ferme

En février, poussent oignons, carottes, patates douces, salades et  piments. La terre est sèche, elle manque d’eau. Il y a moins d’eau cette année, le barrage est moins rempli, on le laisse se vider un peu car il est très enlisé. Il a besoin d’être nettoyé. Il y a deux ans, il avait été vidé mais non nettoyé, ce qui fait que les problèmes se posent de nouveau. Et l’unique forage de la ferme ne peut pas tout résoudre…

(Photos F. Clarin.)

Actuellement, il y a un peu plus de 250 volailles (poulets et pintades), d’autres volailles ont été vendues, mangées, d’autres encore sont au congélateur ! L’élevage sert à la consommation et à la vente auprès des hôtels, commerces et particuliers. La vente de poulets se fait tous les trimestres environ. Les volailles sont nourries avec une composition de maïs, de soja torréfié, de son, de farine de poissons, et sortent picorer autour du poulailler où elles mangent des feuilles de moringua et leucéana (arbres locaux).

L’élevage de poulets et de pintade a concerné plus de 800 bêtes dans l’année écoulée. L’élevage de chèvre a cessé au profit des volailles. (Les chèvres manquaient de pâturage…) La porcherie abrite 60 cochons en moyenne. En ce moment, il y a dix bébés cochons (dans leur maternité aussi !).

Pour l'exploitation agricole, il serait nécessaire d’acheter un tricycle pour transporter les récoltes (carottes, oignons, patates douces, etc.) pour les livrer, mais aussi pour collecter les déchets dans les maisons familiales. A titre indicatif, un tricycle adéquat coûte 2 millions de francs CFA, soit environ 3 000 €.

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Le travail incroyable de VIE dans les visites à domicile

Pendant mon séjour, j’ai pu, soit avec Charles le chauffeur (en voiture), soit avec François, médiateur social (en moto), me rendre au domicile des personnes suivies par l’association Vivre dans l’Espérance. Je suis allée en particulier rendre visite à certains enfants parrainés par Maminou, dans leur propre famille, ou en famille d’accueil.

Avant de quitter la France, certains parrains m’avait remis du courrier ou un petit cadeau pour leur filleul(le). Je suis donc allée les leur remettre. Les enfants et familles étaient ravis de cette visite, nous avons pu faire des photos. Et je dois préciser que les enfants et leurs familles apprécient beaucoup quand, dans le courrier, il y a aussi les parrains en photos ! C’est ainsi que j’ai rencontré les derniers enfants parrainés, Joseph, avec son frère Samuel. Dieudonné également et son papa mal-voyant. Mais aussi, Adama, Elisabeth, Clémentine... à qui j’ai pu offrir des kits alimentaires de la part de leurs parrains et marraines. Pierre, Paul, Jean et encore d’autres… je ne peux les citer tous.

J’ai rencontré des malades du sida suivi par Vivre dans l’Espérance ; dans d’autres familles, j’ai perçu davantage leur condition de vie… et le travail énorme de VIE ! J’ai également rencontré des familles et des enfants en famille à Lomé : Irène, Augustin, Akim, Augustine et ses enfants, son mari. Je ne peux pas tout raconter, mais je peux assurer que ce séjour a été bien rempli.

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Rencontres avec les ados et point sur les parrainages

Pendant mon séjour, à la demande de Sr Marie Stella, j’ai organisé plusieurs réunions avec des groupes d’ados, pour parler du collège, du lycée, de leurs études, de la formation professionnelle. Ils sont tous avides de conseils. Nous avons aussi fait des groupes de filles et de garçons pour parler des relations entre eux, de la sexualité, de la journée des droits des femmes, des règles à respecter, de la vie en général. Ces rencontres ont été très riches pour tous.

Avec la responsable des parrainages, Tantie Cathé, nous avons fait un point sur les parrainages de l’association Maminou. Cette année, il y a eu plusieurs parrainages qui se sont terminés soit parce que les jeunes ont trouvé du travail, soit parce qu’ils ont quitté l’association, soit parce que les parrains ont cessé de parrainer. Aux familles, d’accord pour soutenir encore Maminou et VIE, nous avons confié de nouveaux enfants. Nous avons aussi de nouvelles personnes décidées à parrainer des enfants, auxquelles nous avons aussi confié des filleuls et filleules.

Pendant ce séjour, j’ai pu me rendre compte à quel point les enfants, les adultes comptent sur nous, combien ils nous aiment. J’ai une fois de plus perçu le travail énorme effectué par Vivre dans l’Espérance, au quotidien, sans relâche, l’implication de Sr Marie Stella, de maman Rita, de Marcel, le directeur adjoint, de Dominique, référent des étudiants, de toute l’équipe… Merci, un sincère merci à tous et toutes. Et n’oublions pas qu’« un seul bras ne peut pas entourer le baobab » !

Bien cordialement.

Françoise Clarin,
présidente de l'association Maminou
Logo Maminou

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