Au Togo, avec Maminou (1/2)

9 avril 2022
Françoise Clarin
Avec les étudiants de Vivre dans l'Espérance, à Lomé (photo Maminou).

Fin février - début mars, deux membres de l'association Maminou ont pu se rendre au Togo pour un court séjour et retrouver enfants, étudiants, forces vives de Vivre dans l'Espérance. Récit précieux d'informations récentes de sa présidente Françoise, en deux épisodes.

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« Cela a été avec une grande joie que j’ai remis les pieds sur le sol togolais trois années après mon dernier voyage en 2019. Les retrouvailles et les nouvelles rencontres furent riches en émotions et en partages. Jugez-en vous-même...

À Lomé et Kara, la rencontre avec une quarantaine d'étudiants

Moment convivial avec une partie des étudiants (photo Maminou).

Elle m’a permis de tenter d’évaluer la réalité de leurs parcours universitaires. Certains jeunes, étudiants en 2019, le sont encore et d’autres ont terminé. La majorité est en première ou deuxième année. Ceux qui sont encore étudiants arrivent en fin d’études, comme Samuel qui étudie l’anglais. Il aurait dû terminer sa licence, ses UV étaient pourtant réussis, mais ils n’ont pas été enregistrés par l’université… (et c’est chose fréquente !). Il a donc recommencé l’année suivante. Il lui aura fallu cinq ans pour obtenir sa licence, si cela se termine bien cette année ! Les élèves reçoivent par le net leurs résultats, et s’ils ne les impriment pas aussitôt, ils n’ont aucun recours pour prouver leurs notes !
Certains sont entrés dans la vie active comme Jean de la Croix, infirmier dans une clinique, ou Honoré professeur d’espagnol, Michel, professeur de maths, Nourra, directrice d’école ; d’autres « se cherchent »… En résumé, on peut dire que moins de la moitié des étudiants ont trouvé du travail, et pas toujours en CDI, et que plus de la moitié est en recherche d’emploi.

À Lomé et à Kara, un responsable des étudiants gère l’argent envoyé par VIE. Il est l’interlocuteur privilégié de l’association pour évaluer les besoins de chacun.
Un autre « grand frère » s’occupe de la coordination des universitaires depuis Dapaong. C’est Dominique Kombaté, étudiant en sciences économiques. Il aide aussi maman Rita à la maison familiale Sainte-Monique où il fait le suivi des dossiers administratifs des enfants de l’association. En parallèle, il continue de suivre des cours en ligne dispensés par le Sénégal ! Il a une forte charge de travail… mais il le fait toujours avec un superbe sourire !

Les jeunes vivent dans des conditions difficiles pour se loger, pour travailler. Pendant ces années de Covid, les conditions ont été encore plus dures et j’avoue que je suis admirative de leur courage et de leur volonté. De ces rencontres et échanges, il ressort que les études à l’université sont très longues et coûteuses. Pour être professeur, par exemple, il faut avoir réussi une licence (concrètement en quatre ou cinq ans) et, depuis cette année, faire ensuite un an ou deux en sciences de l’éducation.

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À Dapaong, le centre Maguy se développe formidablement

Un point important avant de détailler : le centre de soins Maguy est maintenant reconnu officiellement comme hôpital.

Sr Marie Stella à la pharmacie du centre Maguy (photo Maminou).

La pharmacie (photo ci-dessus) est ouverte 24h/24h et 7j/7j et comprend cinq personnes de garde.

Le laboratoire est équipé pour l’hématologie, la biologie, la parasitologie, ce qui permet de réaliser des bilans hépatiques, rénaux, l’analyse des tumeurs (étude des charges virales pour hépatite B et C). Le laboratoire fait les prélèvements, et les études se font pour le moment au CHU de Dapaong.

Le centre de vaccination est attenant au laboratoire. Le personnel est qualifié : technicien, aide laborantin, garde-malades, etc.

La maternité, appelée « Une vie pour la vie », fonctionne bien, avec quatre accoucheuses (deux sages-femmes et deux aides-soignantes), une chambre à quatre lits et une individuelle, deux tables d’accouchement dans des box, quatre couveuses. Les accouchées restent 24 heures en surveillance à la maternité. Il y a aussi une salle de consultations pour les grossesses et un accueil pour un conseil prénatal.
En 2021, il y a eu 342 accouchements : 341 enfants vivants, dont 18 bébés en réanimation, un enfant mort-né.
Notre association Maminou a mis en relation l’association Vivre dans l’Espérance (VIE) et la fondation Meyrieux. Celle-ci a délégué une équipe venue visiter la maternité qui a été très impressionnée par le travail incroyable de Sr Marie Stella et de ses partenaires. Elle envisage de soutenir un projet de service obstétrique et de chirurgie.

• Le service de cardiologie comprend une salle de surveillance, trois lits de cardio, une pharmacie et il est équipé d’un nouveau charriot. Il devrait être opérationnel courant avril. Le cardiologue sera rémunéré à l’acte.

La partie d’hospitalisation générale de Maguy reste inchangée, avec toute son équipe médicale et en particulier le docteur Salifou. Il y a trois médecins (dont deux internes), deux assistants, des infirmiers et auxiliaires. L’hôpital Maguy a été un pôle important pour la vaccination contre la Covid, pour celle pour la polio. Maguy effectue aussi les prélèvements PCR.
Il n’y a qu’un infirmier payé par l’Etat, les autres le sont par VIE. Les salaires de cinq personnels soignants sont pris en charge par le Fonds mondial.

• La cantine de l’hôpital, dirigée par Alice Awéfa aidée de Daniella, est destinée au personnel de Maguy et aux familles des malades. Selon les jours, elle sert 20 à 40 repas. Le repas est vendu 100 à 200 francs CFA. C’est-à-dire 15 à 20 centimes d’euro. Cette cantine est donc un « service » à tous les sens du terme !

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Accueillis avec joie et plaisir à Sainte-Monique et Saint-Augustin, maisons vraiment familiales

Avec les enfants de Sainte-Monique (photo Maminou).

Sainte-Monique est la maison des filles et des petits enfants (garçons et filles). Elle est toujours sous la responsabilité de notre très chère maman Rita, secondée par deux dames et aidée par quatre « petites mamans » - elles ont de 12 à 14 ans - qui s’occupent des bébés et des tout-petits. Elles sont là en permanence, il y en a quatre autres en formation qui interviennent occasionnellement, en période de vacances. En période scolaire, il y a 78 enfants dans l’orphelinat ; pendant les vacances, certains reviennent et il y a en moyenne 105 enfants.

Saint-Augustin est la maison des garçons. C’est maman Christine qui est responsable, une femme très dévouée. Elle est aidée par sa fille d’une quinzaine d’années, et par deux « petites mamans ». Cinquante garçons vivent là, un peu plus durant les vacances.

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À la découverte de la nouvelle école primaire

Premiers contacts en chansons !

La construction de l'école Enfants de l'Espoir a été financée par la fondation Luciole, une partie est construite et en service, l’autre est en travaux. Actuellement, il y a trois classes avec trois enseignants (deux maîtres et une maîtresse) et 90 enfants. Une enseignante est sur place, en préparation pour la prochaine classe en construction. Une moyenne de 30 élèves par classe, alors que dans les autres écoles, ils sont entre 80 et 90 ! Ces enfants sont ceux de l’association Vivre dans l’Espérance, mais aussi du quartier et de la ville. Les cours ont lieu du lundi au vendredi, matin et soir, mais seulement le matin le mercredi. La moitié des élèves mangent à la cantine de l’école dont les repas sont préparés par Hortense, cuisinière avérée de VIE !

Dans l'une des classes de l'école Enfants de l'Espoir, avec son enseignante et ses élèves (photos Maminou).

Il est envisagé dans les travaux en cours de faire une classe de grande section de maternelle…et un projet pointe le bout de son nez : celui d’une classe de sixième ! Les enfants paraissent très heureux, les enseignants très motivés. Nous avons été reçus par des acclamations et des chansons. Nourra, qui a terminé ses études (lire ci-dessus), est maintenant responsable de l’école.

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Françoise Clarin,
présidente de l'association Maminou
Logo Maminou

Suite 2/2, à paraître prochainement.

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